Les enjeux des marches entre Maine et Bretagne

publié le 11 mars 2016 (modifié le 4 janvier 2017)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère



Le territoire de l’unité paysagère est couvert par la Charte Paysagère et Urbanistique en Haute-Mayenne. Ce document repose sur quatre piliers qui sont :

  • Le paysage : préserver et mettre en valeur le bocage, fleuron s’il en est un, des paysages de Haute-Mayenne.
  • L’urbanisme : Préserver les terres agricoles en contrôlant l’étalement urbain. Penser l’évolution des centre-bourgs en fonction des nouveaux modes de vie en milieu rural.
  • L’architecture : Rénover, protéger le patrimoine bâti. Favoriser la cohabitation avec les formes contemporaines. Interroger l’identité architecturale du territoire.
  • La mobilité : Faciliter la mobilité des habitants sur le territoire. Améliorer les moyens de déplacement existants et favoriser l’innovation en ayant toujours à l’esprit les économies d’énergie.
    La Charte décline les pistes d’actions à travers des fiches ressources issues des expériences locales qui offrent des pistes d’actions aux acteurs locaux.

Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc diagramme ci-dessus.

Préserver la diversité des paysages ruraux en tenant compte des besoins des activités agricoles

Entre Bretagne et Maine, le territoire rural des Marches offre une diversité de paysages entre patrimoine naturel et activité agricole. Les haies, boisements et arbres isolés participent pleinement à cadencer le paysage agro-naturel typique du bocage mayennais et caractérisent le terroir entre élevage et cultures céréalières. L’enjeu est de préserver une forme de variété pour éviter la simplification du paysage. Diversité à la fois des activités agricoles influentes sur la ruralité et diversité des espaces naturels et des éléments
paysagers.

  • Assurer la pérennité des haies existantes ainsi que des boisements, des alignements et des arbres isolés par des actions de gestion, réhabilitation et de régénération
  • Préserver la perception panoramique des paysages de cette unité liée à la gestion spécifique du bocage qui laisse des perspectives et des transparences depuis les points hauts
  • Renforcer la maille bocagère en s’appuyant sur les trames de haies existantes notamment dans les vallées et aux abords des bourgs en régénérant les haies (notamment de châtaignier), préservant les grands sujets et le petit parcellaire.
  • Limiter l’impact de pratiques culturales spécifiques sur les pentes qui sont lisibles sur le lointain
  • Veiller à la qualité architecturale et l’intégration dans les pentes ou la trame bocagère du bâti agricole, notamment le bâti d’élevage, qui constitue des repères paysagers, valoriser le bâti rural traditionnel identitaire
  • Maintenir autant que possible la présence des vergers en complément du bocage et mobiliser les essences fruitières en accompagnement du bâti.
Un exemple de maintien de haie bocagère participant à l'intégration de hangar agricole dans le paysage (Vautorte) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un exemple de maintien de haie bocagère participant à l’intégration de hangar agricole dans le paysage (Vautorte)

La prise en compte de la pente pour l'installation de bâti agricole favorise l'intégration paysagère (Hercé) en grand format (nouvelle fenêtre)
La prise en compte de la pente pour l’installation de bâti agricole favorise l’intégration paysagère (Hercé)

Développer l’accessibilité et favoriser la découverte des forêts et des vallées

Entre vallées boisées aux paysages fermés et plateaux dégagés, ouverts, la ruralité de l’unité présente un terrain riche en éléments végétaux et patrimoniaux. Les espaces forestiers sont peu valorisés, peu lisibles et méritent une attention particulière. Les vallées et cours d’eau se ferment et nécessitent une gestion, différenciée, afin d’être requalifiés pour retrouver une réelle place au cœur des paysages de l’unité. Une gestion adaptée comme gage de qualité.

  • Développer les " chemins de traverse " thématiques pour valoriser la diversité des paysages bocagers, forestiers et de vallées
  • Ménager des ouvertures sur le paysage et aménager les belvédères et points d’arrêt
  • Limiter la fermeture des fonds de vallée pour conserver les perspectives et perméabilités visuelles des vallées en valorisant le petit patrimoine associé (lavoirs, mares, puits…)
  • Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine
  • Protéger les espaces boisés d’intérêt patrimonial de la forêt de Mayenne en mettant en place des mesures de gestion adaptées
  • Valoriser les paysages forestiers de futaie et préserver les effets de lisières
  • Privilégier les boisements qui renforcent les lignes du paysage existantes (relief – cours d’eau…), s’appuient sur la trame bocagère, accompagnent le bâti et contribuent à donner un effet de parc rural
  • Privilégier les essences feuillues en harmonie avec le bocage (utilisation de conifères possible comme signal visuel)
  • Prendre en compte les perspectives sur le patrimoine pour mieux le mettre en scène
Le maintien de paysage ouvert et des terres de pâture contribuent à favoriser des paysages de vallée qualitatif (Saint-Denis-de-Gastines) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le maintien de paysage ouvert et des terres de pâture contribuent à favoriser des paysages de vallée qualitatif (Saint-Denis-de-Gastines)

Préserver et mettre en valeur les paysages urbains patrimoniaux

Au cœur des plateaux agro-naturels, vallées et espaces forestiers, des paysages urbains se dressent parfois peu valorisant ou peu valorisés. Le patrimoine bâti existe sur le territoire mais sa place n’est parfois pas confortée ou peu mise en avant. Ces éléments témoins de l’histoire locale et de son évolution sont des repères et des atouts à mettre en valeur dans un cadre d’intérêt paysager fort.

  • Valoriser les éléments identifiants de la ville/bourg (rivières, parc, jardins, boisements, belvédères, place, espaces libres, patrimoine, alignements, mails) en renforçant plus particulièrement les éléments qui renvoient à la tradition de parcs et jardins
  • Valoriser le rapport de la ville/bourg à l’eau au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (chemins de rive, petit patrimoine de lavoirs, belvédères panoramiques…)
  • Assurer la mise en valeur du bâti patrimonial et des espaces publics associés, sans les encombrer dans l’espace urbain.
La réhabilitation du patrimoine ancien lié à l'eau participe à la valorisation des centres historiques (Chailland) en grand format (nouvelle fenêtre)
La réhabilitation du patrimoine ancien lié à l’eau participe à la valorisation des centres historiques (Chailland)

La préservation des perspectives sur les éléments patrimoniaux et de la lisibilité de la transition entre ville et campagne participent à la mise en scène des bourgs anciens (Placé) en grand format (nouvelle fenêtre)
La préservation des perspectives sur les éléments patrimoniaux et de la lisibilité de la transition entre ville et campagne participent à la mise en scène des bourgs anciens (Placé)

Maîtriser les développements urbains notamment au vu des enjeux de covisibilités existants

L’habitat, les activités et équipements sur le territoire des Marches entre Maine et Bretagne se sont développés de façon disparate. Les paysages sont marqués par des éléments bâtis et urbains, ne respectant plus le relief, les covisibilités et les transitions entre différents espaces. Le développement de demain doit permettre d’accueillir des populations avec une gestion économe de l’espace et une bonne intégration des infrastructures.

  • Maitriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace agricole et la lisibilité des paysages en travaillant notamment la qualité des silhouettes de bourg
  • Limiter l’urbanisation diffuse et assurer la cohérence du développement urbain par rapport au relief et aux structures urbaines des cœurs historiques. Valoriser le bâti existant
  • Utiliser la trame bocagère existante comme support aux nouveaux quartiers et promouvoir un traitement qualitatif des franges
  • Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui composent avec la structure des bourgs/ville et le paysage environnant
  • Assurer l’insertion des nouvelles infrastructures dans le paysage en préservant la continuité paysagère des vallons, l’ouverture sur les plateaux cultivés et le recul permettant la lisibilité des silhouettes des bourgs/ville.
  • Éviter la présence trop systématique d’écrans latéraux de végétation ou des déblais trop importants sur les axes récents qui masqueraient les nombreux panoramas de cette unité
  • Maintenir, protéger et gérer les principaux alignements d’arbres tige en place et les grands parcs paysagers ruraux
La préservation du maillage bocager améliore la transition paysagère entre ville et campagne (Ernée) en grand format (nouvelle fenêtre)
La préservation du maillage bocager améliore la transition paysagère entre ville et campagne (Ernée)

Le maintien de la haie bocagère filtre l'inscription paysagère des nouveaux bâtiments d'activités (Saint-Berthevin-la-Tannière) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le maintien de la haie bocagère filtre l’inscription paysagère des nouveaux bâtiments d’activités (Saint-Berthevin-la-Tannière)