Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère des marches entre Anjou et Bretagne

Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Accompagner l’évolution de l’activité agricole et de l’identité rurale liée à la tradition d’élevage

La trame bocagère associée à une tradition d’élevage caractérise cette unité. La gestion de ce réseau de haies doit se faire en cohérence avec l’évolution des activités agricoles :

• Gérer le bocage à une échelle compatible avec l’activité agricole et l’occupation du sol (habitat, activités)
• Accompagner le changement d’échelle des activités d’élevage (taille des bâtiments, agrandissement des pâtures et des cultures fourragères, bâtiments liés à l’arboriculture fruitière)
• Veiller à la qualité architecturale et l’intégration dans la topographie et la trame bocagère des bâtiments d’exploitation
• Assurer la pérennité des boisements, des arbres d’alignement et des arbres isolés qui ponctuent ce paysage
• Assurer le maintien d’une agriculture diversifiée et viable économiquement (protéger le foncier agricole de la pression urbaine, limiter le mitage urbain)
• Porter attention au choix des essences (surtout en feuillus) dans le reboisement des ensembles forestiers ou dans la recomposition du paysage des haies bocagères, pour éviter le recours trop systématique aux conifères

Si le développement des bâtiments agricoles en lien avec l’élevage est une dynamique forte, l’unité présente des exemples d’intégration paysagère qualitative (Bécon-les-Granits)

L’implantation des bâtis agricoles en continuité des haies boisés favorise une intégration paysagère plus qualitative (Pouancé)

Maîtriser les extensions urbaines des principaux pôles urbains et de bourgs proches des grandes agglomérations

La proximité des grandes infrastructures (RN 137 à l’ouest), l’influence de l’agglomération angevine à l’est et la présence d’axes structurants dans l’unité (route RD 775 Angers/Rennes, liaison tram-train) induisent de fortes pressions urbaines non seulement sur les pôles urbains majeurs (Châteaubriant, Segré, Candé, Pouancé) mais aussi sur les bourgs à proximité. Cela impose nécessairement une vigilance plus forte sur ces secteurs en matière d’encadrement du développement urbain induit. Face à cette disparité des dynamiques urbaines sur le territoire de l’unité, il serait souhaitable de stopper la diffusion de l’habitat en dehors des espaces concernés par des projets de développement de transports en commun ou de renforcement d’infrastructures, de mener des réflexions pour une structuration sur le long terme qui permettent d’éviter la banalisation des paysages.
On pourra retrouver au sein des projets urbains certains éléments des structures traditionnelles : références architecturale (matériaux et couleurs respectueuses du style architectural spécifique de l’unité), introduction de repères dans le paysage urbain, qualification des espaces publics. Les structures bocagères peuvent être utilisées pour traiter les franges urbaines et les extensions récentes.
Sur les secteurs pavillonnaires, l’objectif est de poser la question de la création de quartier urbain à partir du tissu pavillonnaire existant en remettant en lecture le paysage et le site d’implantation du quartier.

• Maitriser les extensions urbaines des bourgs sous pressions urbaines à proximité de l’agglomération angevine ou des gares de la ligne tram-train
• Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation, continuité entre les quartiers
• Composer les nouveaux quartiers en utilisant les structures bocagères, en valorisant la topographie naturelle et les vues sur le lointain
• Utiliser les motifs végétaux identitaires (bosquets, bois, haies) pour travailler la perception des franges urbaines et de l’habitat diffus

La préservation des jardins privatifs à proximité des bourgs participe au cadrage des extensions urbaines (Pouancé)

Accompagner le développement des zones d’activités et des infrastructures

Le développement de l’agglomération angevine et du pôle de Châteaubriant, associé à la multiplication des réseaux de transport (et notamment le tram-train Nantes-Châteaubriant) ont eu un impact sur le développement économique de l’unité, à l’image du sud de Châteaubriant. Dès lors, l’enjeu d’un accompagnement des aménagements économiques et infrastructurels apparait essentiel pour maintenir la qualité des paysages.

• Assurer l’insertion des nouvelles infrastructures dans le paysage et notamment des axes de contournement des bourgs
• Valoriser les premiers plans et préserver le patrimoine végétal associé aux voies
• Maîtriser les développements des activités au niveau des axes stratégiques et restructurer de manière qualitative les entrées de ville
• Accompagner la mutation et le développement des activités sur les pôles stratégiques, et notamment des quartiers de gare
• Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui composent avec la structure des bourgs/villes et le paysage environnant (éviter les implantations en point haut - concilier l’effet de vitrine et le maintien de la qualité de l’entrée de ville – assurer la qualité de l’espace public)
• Mettre en œuvre des opérations de renouvellement urbain sur les anciens secteurs d’activités désaffectés en cœur de tissu urbain
• Favoriser l’intégration paysagère des infrastructures spécifiques (notamment éoliennes) en évitant la saturation visuelle. Anticiper et accompagner d’un point de vue paysager l’exploitation la reconversion des sites de carrière.

Le positionnement des bâtiments d’activités aux abords des axes principaux et le positionnement en point haut des bâtiments accroît leur visibilité sur de longue distance (Segré)

L’alignement d’arbres créé un paysage de zone d’activités plus qualitatif (Pouancé)

Améliorer les conditions de découverte des paysages

Les covisibilités induites par la topographie participent à la découverte des paysages. En la matière, les vallées du Don et de l’Oudon présentent un potentiel de valorisation important de leur patrimoine naturel et architectural. Par ailleurs, l’unité des marches entre Anjou et Bretagne bénéficie d’un héritage industriel spécifique (notamment minier) dont la préservation s’affirme comme un enjeu important de valorisation des paysages.

• Assurer la mise en valeur du bâti patrimonial, notamment le patrimoine industriel et minier spécifique, et des espaces publics associés
• Limiter la fermeture des fonds de vallée pour maintenir les perspectives sur les principales rivières
• Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine
• Préserver les boisements principaux
• Accompagner qualitativement les aménagements liés aux usages de loisirs

Le maintien et la valorisation des perspectives sur le patrimoine constituent un enjeu important de l’unité des marches entre Anjou et Bretagne (Pouancé)

Le maintien et la valorisation des perspectives sur le patrimoine participent à la qualité des entrées de ville (Pouancé)