Les enjeux des contreforts ligériens vers l’Erdre et le segréen

publié le 18 décembre 2015 (modifié le 21 février 2019)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère des contreforts ligériens vers l'Erdre et le Segréen en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère des contreforts ligériens vers l’Erdre et le Segréen



Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui retraduisent les enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Recomposer le bocage en tenant compte des pratiques agricoles contemporaines

A l’instar des dynamiques connues à l’échelle régionale, l’unité est en proie à une ouverture progressive des paysages agricoles en lien avec l’intensification des activités de grandes cultures. Par ailleurs, de nouvelles zones de maraîchage émergent sur le territoire (à l’ouest de l’unité). Si cette tendance se poursuit, elle pourrait donner lieu à une forte artificialisation des paysages de coteaux, comme actuellement au Sud de la Loire.
Il s’agit globalement de contrer la perte de lisibilité des formes traditionnelles en limitant le phénomène de mitage, mais aussi de limiter l’enclavement d’espaces agricoles périurbains.
La voie verte reliant Saint-Mars-la-Jaille à Saint-Mars-du-Désert apparaît comme un itinéraire de découverte privilégié de la matrice agricole de l’unité. Un projet d’accompagnement paysager de cet aménagement pourrait être le support d’une réflexion en profondeur sur les caractéristiques identitaires de ce paysage agricole.
Par ailleurs, l’incitation au boisement au sein de cette unité appelle une attention particulière face à la menace de refermeture des paysages et à la réduction des prairies bocagères (Bouchemaine, Savennières).

  • Recomposer le bocage à une échelle compatible avec l’activité agricole et l’occupation du sol (habitat, activités)
  • Accompagner le développement des sièges d’exploitations et du bâti agricole en prenant appui sur la structure paysagère du plateau ou des coteaux (choix de l’implantation, accompagnement végétal, volumétrie et couleur, intégration dans la pente…)
  • Maintenir l’agriculture spécifique des espaces inondables des marais et fonds de vallées pour en limiter la fermeture et accompagner les activités d’extraction de tourbe
  • Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine et des grands parcs
  • Valoriser une agriculture périurbaine sur la frange sud de l’unité
  • Assurer la pérennité des boisements, des arbres d’alignement et des arbres isolés qui ponctuent ce paysage
  • Maintenir le maillage des chemins ruraux pour garantir l’accessibilité à tous les espaces
  • Accompagner la mise en place des infrastructures liées aux nouvelles énergies (éolien - solaire)
Bâti d'exploitation viticole contemporain à l'appui de la trame végétale existante (Savennières) en grand format (nouvelle fenêtre)
Bâti d’exploitation viticole contemporain à l’appui de la trame végétale existante (Savennières)

Utiliser la vallée de l’Erdre et les vallons affluents de la Loire comme axes de découverte majeurs des paysages

Les vallons secondaires d’intérêt doivent être préservés dans la mesure où ils sont porteurs d’enjeux de coupure urbaine.
L’interface entre Ancenis et les marais de Grée est menacée : la préservation des marais est essentielle sur le plan environnemental, paysager et identitaire. Ils participent en effet à la persistance d’une forme d’insularité de la ville d’Ancenis.
La vallée de l’Erdre abrite un patrimoine naturel et bâti majeur dont il s’agit de poursuivre la préservation. De la même façon, une meilleure mise en réseau des réservoirs du canal de Nantes à Brest permettrait de rendre plus lisible l’offre de loisirs sur l’unité.

  • Assurer les continuités de cheminement entre vallées et plateaux
  • Privilégier les circulations douces et favoriser l’intégration des aires de stationnement et d’accueil
  • Éviter la compartimentation de l’espace et du paysage pour des usages dédiés exclusivement au tourisme, aux loisirs ou aux usages privés
  • Ménager des ouvertures sur le paysage et aménager les belvédères et points d’arrêt
  • Assurer l’intégration paysagère des infrastructures d’accueil touristique et de loisirs
Une fermeture par boisement des coteaux de la vallée du ruisseau de la Chalandière qui limite les perspectives (Mauves-sur-Loire) en grand format (nouvelle fenêtre)
Une fermeture par boisement des coteaux de la vallée du ruisseau de la Chalandière qui limite les perspectives (Mauves-sur-Loire)

Assurer un développement de l’habitat qui participe à l’identité des paysages notamment des vallées qui ceinturent l’unité

Les nouveaux lotissements résidentiels sont très consommateurs en espace, et participent fortement au mitage de territoire et à l’étalement urbain, ce qui conduit à une perte de lisibilité des éléments identitaires du paysage, tels que le bocage. Il s’agit donc comme ailleurs d’enrayer la dynamique actuelle d’étalement urbain et de consommation excessive de l’espace en favorisant la compacité des opérations et en définissant des enveloppes urbaines cohérentes.
Ce mode d’urbanisation se greffe sur les structures urbaines traditionnelles sans tenir compte de leurs spécificités, banalisant l’espace urbain ainsi que les lisères entre ville et campagne. L’habitat diffus monofonctionnel est générateur de déplacements et favorise la création de nouvelles voiries, augmentant ainsi la place de l’automobile dans le paysage. L’enjeu est donc d’optimiser le linéaire de voirie en se greffant davantage sur la trame existante, de favoriser la mixité des fonctions, de traiter les lisières et d’adapter les constructions au contexte local (topographie, matériaux, couleurs, modénature).
La qualité du bocage ne pourra être préservée qu’à la condition qu’un véritable coup d’arrêt soit donné à l’étalement urbain.
Il s’agit aujourd’hui de préserver les versants de coteaux notamment de la Loire et de l’Erdre de cette diffusion urbaine et d’éviter le mitage.
Sur les secteurs pavillonnaires ni véritablement ruraux, ni urbains, il faut chercher à recomposer les espaces situés à l’intérieur des enveloppes déjà urbanisées avant d’envisager toute nouvelle extension urbaine. Il s’agit de favoriser une hiérarchisation des voies (repérage), une diversité de densités urbaines en relation avec les réseaux de transports, une mixité fonctionnelle et des coupures vertes. L’objectif est de poser la question de la création de quartier urbain à partir du tissu pavillonnaire existant.

Frange urbaine pavillonnaire à proximité des prairies et des terrasses cultivées en bord d'Erdre (Nort-sur-Erdre) en grand format (nouvelle fenêtre)
Frange urbaine pavillonnaire à proximité des prairies et des terrasses cultivées en bord d’Erdre (Nort-sur-Erdre)



Sur les zones rurales ayant subi une forte pression urbaine linéaire, l’enjeu est de parvenir à une meilleure structuration des développements à venir (soit pour retrouver un paysage agricole cohérent soit pour développer un vrai tissu urbain identitaire).
Certains secteurs ruraux présentent déjà des signes visibles d’évolution, d’autres apparaissent comme des territoires de projets, notamment susceptibles de subir une mutation du paysage. L’enjeu sur ces espaces est de mener des réflexions pour une structuration sur le long terme qui permettent d’éviter la banalisation des paysages.
La Vallée de l’Erdre subissant des pressions fortes, la majeure partie des terres agricoles et rurales qu’elle abrite est constituée d’espaces en recomposition sur lesquels il s’agit de maintenir des espaces de respiration notamment par le biais de l’agriculture périurbaine, et de limiter la pression urbaine notamment le long des axes viaires majeurs. Une vigilance particulière devra être apportée aux espaces de pression liés aux infrastructures en projet (tram-train…).

  • Maitriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
  • Valoriser les éléments identifiants de la ville (berges, coteaux en terrasses, parc, boisements, belvédères, place, espaces libres, patrimoine, polarités)
  • Promouvoir un traitement qualitatif des franges urbaines notamment pour les bourgs à l’appui des vallées (Erdre, affluents de la Loire)
  • Anticiper les délaissés agricoles, limiter l’enclavement de parcelles agricoles en péri-urbain et veiller à la continuité des cheminements entre ville et campagne
  • Valoriser le rapport de la ville à l’eau au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (quais, port, chemins de rive, remblais, franchissements …)
  • Assurer la continuité des espaces naturels (vallons, boisements…) et paysagers comme des liens entre ville et campagne, ou quartier et support d’aménités

Composer un paysage valorisant pour les zones d’activités économiques à l’appui des échangeurs autoroutiers ou de l’agglomération nantaise

Le doublement de l’axe Ancenis / Savenay devra s’accompagner d’un volet paysage permettant d’adapter la voie et son paysagement à la topographie et à la matrice agricole existante.
Le contournement Ouest d’Ancenis représente un enjeu fort de structuration du paysage d’entrée de ville et des développements urbains futurs.
Le franchissement de la Loire prévu à l’Est de la ville soulève des enjeux particulièrement sensibles sur un espace situé en interface entre la ville et les marais de Grée, élément patrimonial majeur de l’unité.
L’enjeu est de restructurer les entrées de villes de l’agglomération d’Ancenis afin de traiter les lisières ville/campagne, et de les intégrer à part entière au sein d’une ville multimodale à travers la qualification de l’espace public et la création d’espaces adaptés aux piétons et vélos.
Dans la zone aéroportuaire, il faudra veiller notamment à structurer le développement économique de façon à éviter la constitution d’un patchwork d’activités logistiques peu intégrées dans le paysage.
Il est probable que de nouvelles zones d’activités viennent se greffer aux abords de l’A11. Leur intégration au paysage, en dehors de toute urbanisation préexistante, devra être particulièrement étudiée.

  • Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui compose avec les quartiers des pôles urbains et le paysage environnant
  • Travailler l’insertion dans le paysage des bâtiments les plus isolés (implantation, topographie, architecture, clôture, plantations)
  • Favoriser le traitement qualitatif des entrées de ville et maintenir les perspectives sur les éléments patrimoniaux de la ville
  • Recomposer les abords des infrastructures routières, limiter et qualifier les délaissés urbains ou routiers et ménager des ouvertures sur le paysage et aménager les belvédères et points d’arrêt
Zone d'activité s'intégrant dans la trame bocagère et bénéficiant d'un traitement paysager d'ensemble (Carquefou) en grand format (nouvelle fenêtre)
Zone d’activité s’intégrant dans la trame bocagère et bénéficiant d’un traitement paysager d’ensemble (Carquefou)