Les enjeux de l’agglomération mancelle
Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.
Assurer une approche qualitative de la recomposition des paysages urbains identitaires en relation avec son site d’implantation
L’agglomération mancelle a déjà commencé à faire évoluer la ville sur la ville. Entre les opportunités liées aux grands travaux au cœur de l’espace bâti du Mans, à l’image du développement du réseau de transports en commun ou au renouvellement du secteur de la gare rapproché temporellement de Paris, et celles liées à la requalification des carrières en bord de Sarthe, l’espace public joue un rôle essentiel dans cet enjeu.
- Valoriser les éléments identifiants de la ville dans la logique des aménagements déjà engagés en vue de la requalification des abords du Vieux Mans (place des Jacobins…)
- Favoriser les ouvertures paysagères afin de retrouver des perspectives monumentales sur le cœur historique et les principaux repères urbains
- Engager la mutation des quartiers en lien avec les nouveaux besoins dans la logique des projets menés autour du pôle gare ou des renouvellements urbains accompagnant la ligne de tramway
- Réaménager des espaces de respiration à l’appui des rivières et permettre la réappropriation d’espaces publics en lien avec le développement culturel et touristique du centre-ville notamment
- Valoriser les aménagements qui participent à la découverte des vallées (sentier pédestres, parcs…) notamment au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (quais, port, écluses, chemins de rive, franchissements, parcs urbains, promenades plantées, jardins familiaux, parcs et espaces naturels …). S’appuyer sur les reliefs mouvementés de la ville pour valoriser les effets belvédère et les points de vue panoramique
Définir des limites de la ville et préserver les covisibilités avec l’espace rural
Perturbée par les dynamiques urbaines récentes, la relation entre l’espace urbain et les champs doit revenir au cœur des réflexions sur le développement urbain du secteur, comme le fait le Schéma de Cohérence Territorial du Pays du Mans. Cet enjeu est primordial pour assurer l’harmonie et l’équilibre entre les différents paysages du secteur : paysages urbains, paysages agricoles et paysages naturels.
- Maitriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
- Privilégier la densification et le renouvellement urbain afin de limiter l’extension urbaine et favoriser le décloisonnement entre les quartiers. A Yvré-l’Évêque, une opération récente en cœur de ville fournit un exemple de densification du tissu existant
- Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur implantation
- Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation, continuité entre les quartiers, rapport au contexte paysager périurbain. Le maintien de limites franches et l’accompagnement paysager (haies, alignements d’arbres) favorisent un paysage de transition qualitatif
- Conserver les covisibilités entre l’agglomération (et notamment le centre historique) et les espaces agro-naturels et forestiers
- Renforcer la protection des perspectives paysagères entre les coteaux
Compte tenu de la pression urbaine, nombre des multiples vallons affluents de la Sarthe et de l’Huisne qui découpent leurs coteaux sont menacés et risquent de s’urbaniser à court terme. Ils représentent donc des enjeux forts quant à la qualité de l’urbanisation et la capacité à mettre en lecture le fond de vallon, les pentes des coteaux et préserver les vues en belvédère des crêtes.
Développer une approche qualitative en vue de l’intégration paysagère et de la requalification des grands équipements et des zones d’activités économiques
L’impact des zones de développement économiques est particulièrement prégnant sur le paysage du Mans et des communes environnantes. Le long de la RD 338 dans la ZAC des Portes de l’Océane ou au sud du Mans vers Allonnes, une multitude d’enseignes et de bâti d’activités commerciales dessinent des continuum urbains à vocation économique. Les aménagements ne doivent pas seulement rechercher la qualité architecturale et urbaine mais composer avec les paysages environnants en s’appuyant sur leur morphologie et en reprenant des éléments identitaires de ceux-ci.
- Privilégier les zones d’équipements, d’activités économiques et commerciales denses et réaffirmer des structures végétales et composantes urbaines dans leur aménagement
- Choisir le bon emplacement : éviter les implantations en point haut - concilier l’effet de vitrine et le maintien de la qualité de l’entrée de ville - gérer les espaces de recul entre les voies et les bâtiments
- Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui composent avec les quartiers et le paysage environnant
- Développer une approche qualitative de l’architecture des bâtiments (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités) en prenant en compte l’identité paysagère mancelle en lien avec l’industrie et les 24h
- Masquer ou accompagner les zones de stockage, les aires de manœuvre et de stationnement et ne pas sur-calibrer les infrastructures viaires
- Mettre en oeuvre des opérations de renouvellement urbain sur les anciens secteurs d’activités désaffectés dans l’enveloppe construite de l’agglomération : exemple de la ZAC de l’Ardoise où la réflexion d’aménagement a priori favorise une composition paysagère plus qualitative de la zone d’activités
Composer un paysage valorisant les abords des infrastructures
A l’image des unités paysagères considérant les grandes agglomérations régionales, l’unité paysagère de l’agglomération mancelle est confrontée à des enjeux importants en lien avec le développement des infrastructures. A la fois carrefour autoroutier (A11, A28) et ferroviaire (ligne Paris-Nantes), l’agglomération mancelle doit s’adapter à une mise en réseau toujours plus intense des territoires. Aujourd’hui, l’aménagement de la LGV constitue une nouvelle étape forte. Dès lors, ces dynamiques tendent à mobiliser différents enjeux en lien avec le paysage :
- Favoriser un urbanisme de rues, boulevards ou avenues en composant les façades cohérentes sur les entrées d’agglomération
- Cadrer et limiter les affichages et enseignes publicitaires aux abords des infrastructures routières - Encourager l’enfouissement des réseaux. Cet enjeu est particulièrement prégnant au nord-ouest et au sud-ouest du Mans où les zones d’activités se sont développées de manière exponentielle sur les dernières décennies
- Maintenir les perspectives sur les éléments patrimoniaux de la ville aussi depuis les zones d’activités
- Composer avec la topographie naturelle pour éviter les déblais/remblais dans la conception des nouvelles infrastructures
- Limiter et qualifier les délaissés urbains, routiers ou ferroviaire - Améliorer les abords des infrastructures et des espaces publics environnants
- Réinventer le paysage de carrefour viaire et ferroviaire identitaire de la ville du Mans
Valoriser une agriculture garante de la diversité des paysages ruraux périurbains
La problématique de la préservation de l’activité agricole doit également être intégrée au cadre de réflexion. En effet, confronter aux dynamiques d’extension de l’urbanisation à vocation résidentielle, économique, infrastructurelle, la campagne mancelle est, à l’image des espaces ruraux périurbains régionaux, sous pression. Dès lors, la question de sa préservation, exprimée notamment au travers du SCoT, devient un enjeu paysager important.
- Protéger le foncier et l’activité agricole pour préserver des coupures d’urbanisation
- Maîtriser la pression urbaine et le mitage sur les bourgs de première et deuxième couronne de l’agglomération pour préserver les identités villageoises
- Retisser des liens entre ruraux et citadins par le biais des réseaux courts de distribution et de la diversification agricole (service, visites, cueillette…) : enjeu de perception sociale du rôle des agriculteurs dans la gestion des paysages ruraux
- Assurer des liaisons douces entre rural et urbain
- Préserver les ensembles boisés ou forestiers qui ceinturent l’agglomération