Les caractères du Marais poitevin

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 29 décembre 2016)

Un archipel d’îles calcaires dans un ancien golfe

Carte géologique de l'unité paysagère du Marais poitevin en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte géologique de l’unité paysagère du Marais poitevin



À la fin du Tertiaire, le Marais poitevin constitue une large dépression établie dans les marnes du jurassique. L’ensemble est alors une vaste zone côtière où s’accumulent les sédiments. Ce socle de roches tendres est érodé lors des phases d’abaissement du niveau marin du Quaternaire, tandis que certaines couches plus résistantes demeurent en relief, comme les calcaires plus durs visibles en falaise. À l’Holocène, la transgression marine flandrienne envahit la dépression, la transforme en golfe et y dépose des vases argileuses bleues à brunes : le bri. Localement des dépôts sableux coquilliers témoignent d’anciens cordons littoraux (le Sableau). Les reliques calcaires de l’ancienne plaine forment alors des îles. L’isolement de la mer des anciennes îles s’est fait par un colmatage naturel et progressif de l’ancien golfe qui s’est transformé en zone marécageuse. A l’époque gallo-romaine, le paysage de golfe marin occupé par un archipel d’îles s’envasait. À partir du Moyen Âge, les travaux d’assèchement de ces marais ont accéléré l’éloignement vers l’ouest de la ligne de rivage et l’isolement des îles dans les terres. (Source : CONSEIL GENERAL 85. Fiche du patrimoine géologique vendéen. Comité scientifique et technique pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine géologique vendéen, 2008).

Ilot calcaire de la Dive émergeant dans le marais desséché (Saint-Michel-en-l'Herm) en grand format (nouvelle fenêtre)
Ilot calcaire de la Dive émergeant dans le marais desséché (Saint-Michel-en-l’Herm)



Les îlots calcaires habités forment des repères dans les paysages ouverts du marais desséché, offrant de rares vues dominantes (Saint-Michel-en-l’Herm).

Carte du relief de l'unité paysagère du Marais poitevin mettant en évidence les ilots calcaires dans la partie vendéenne du marais en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief de l’unité paysagère du Marais poitevin mettant en évidence les ilots calcaires dans la partie vendéenne du marais

Des dynamiques naturelles d’atterrissement… A la poldérisation des marais

Au néolithique, les dépôts de bri étaient de plus en plus importants et commençaient à se recouvrir de plantes supportant le sel : spartines, salicornes… A la fin du néolithique, la dynamique d’atterrissement a conduit à isoler certains dépôts de la submersion des marées. Les alluvions fluviatiles déposées par les eaux continentales ont alors commencé à créer des conditions favorables à l’implantation d’un autre type de végétation : roseaux, laîches et autres graminées. Cela a accéléré la modification du milieu et contribué à la formation d’importantes tourbières dont certaines ont continué à être alimentées par les débris de roseau jusqu’au XIXème siècle. Très vite le golfe s’est paré, sur les vases hautes, de glycérie maritime qui fournissait un très bon fourrage. Ces espaces pâturés appelés localement mizottes ceinturent encore aujourd’hui l’Anse de l’Aiguillon.

Schéma de principe d'évolution du Marais poitevin (source : CAUE 85) en grand format (nouvelle fenêtre)
Schéma de principe d’évolution du Marais poitevin (source : CAUE 85)



La poldérisation des marais est l’oeuvre d’un long processus qui a structuré au fil des siècles le marais tel que nous le connaissons aujourd’hui, du fait de (voir détails dans la rubrique pour en savoir plus) :

  • L’impulsion donnée par les abbayes, dont certaines (Maillezais - Saint-Michel-en-l’Herm) présentes dans le paysage encore aujourd’hui
    Abbaye de Maillezais, au coeur du marais, rappelle le rôle des Moines dans sa valorisation en grand format (nouvelle fenêtre)
    Abbaye de Maillezais, au coeur du marais, rappelle le rôle des Moines dans sa valorisation

  • Une organisation des premiers polders au XVIIème siècle
  • Une meilleure régulation hydraulique entre marais desséché et marais mouillé impulsé sous Napoléon 1er
  • Des marais toujours régulés par l’homme

L’épisode de la tempête Xynthia invite à réfléchir sur de nouvelles dynamiques pouvant impacter le paysage de la Baie de l’Aiguillon sur le moyen et le long terme. Ces dynamiques sont fortement conditionnées par l’entretien ou le défaut d’entretien du réseau des digues.

Pour en savoir plus sur la poldérisation des marais

Un éventail de marais, ouvert autour de la Baie de l’Aiguillon

Carte des types de zones humides associées à la gestion du marais (source : PNR Marais poitevin, 2008) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte des types de zones humides associées à la gestion du marais (source : PNR Marais poitevin, 2008)



L’aménagement et la viabilisation progressive du Marais poitevin ont conduit à la formation autour de la Baie de l’Aiguillon de trois types de paysages très contrastés et pourtant indissociables :

  • Le marais mouillé, marais bocager dense de polyculture élevage
  • Le marais desséché, marais ouvert à dominante de cultures
  • Le marais intermédiaire, marais semi ouvert à dominante de prairies

L’ensemble s’organise autour des prés salés et vasières de la baie de l’Aiguillon dans laquelle rayonnent les estuaires des fleuves et canaux qui drainent ces marais.
Cette diversité paysagère renvoie à une véritable richesse de milieux écologiques allant des milieux littoraux aux terres hautes en passant par une variété importante de faciès de marais et de zones humides. Ces écosystèmes en lien avec paysages sont traduits dans le travail du PNR en unités éco-paysagères.

Carte des unités éco-paysagères du Marais poitevin (mise au point par le PNR Marais poitevin, 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte des unités éco-paysagères du Marais poitevin (mise au point par le PNR Marais poitevin, 2010)



Le marais mouillé : un bocage palustre

Structures végétales et hydrauliques du marais mouillé (source A. TEXIER. PNR Marais poitevin, 2007) en grand format (nouvelle fenêtre)
Structures végétales et hydrauliques du marais mouillé (source A. TEXIER. PNR Marais poitevin, 2007)



Si le marais mouillé donne l’impression au premier coup d’ œil d’un boisement inextricable quadrillé de canaux et fossés, sa structuration paysagère est en fait beaucoup plus subtile et présente des échelles d’ouverture contrastées. Ainsi dans les parties basses inondables, ce sont les « huttiers » (petits propriétaires vivant de chasse et de pêche et habitant les cabanes) qui ont structuré dans un premier temps un réseau dense de canaux et fossés avec deux formes principales :

  • Les terrées : petites parcelles de fossés et de bandes de terre exhaussées, plantées de frênes, ou saules taillés en têtards et aulnes (vocation d’exploitation du bois)
  • Les mottes : petites parcelles plus larges que les terrées, bordées de canaux plantés de frênes têtards, sur lesquelles on cultivait le chanvre, le lin et les productions maraîchères (mogette notamment)
Structures végétales et parcellaires accompagnant les canaux (source : PNR Marais poitevin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Structures végétales et parcellaires accompagnant les canaux (source : PNR Marais poitevin)



A partir du milieu du XIXème siècle, l’évolution de l’agriculture conduit à l’abandon des cultures traditionnelles et à une relance de l’élevage comme en témoignent les cheminées des laiteries qui marquent le paysage. (Notamment en Poitou-Charentes). A la fin du XIXème siècle, le maraîchage, l’exploitation du peuplier (nouvelle source de revenus) et l’élevage se développent. On évolue vers un paysage de bocage qui se structure sur les voies d’eau délimitant des prairies et des communaux avec un parcellaire de plus grande importance.

Bovins en pâture dans un champ du marais mouillé cadré de peupliers et frênes têtards (source : PNR Marais poitevin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Bovins en pâture dans un champ du marais mouillé cadré de peupliers et frênes têtards (source : PNR Marais poitevin)



Les voies d’eau du Marais mouillé bocager présentent une hiérarchisation importante, avec de la plus grande à la plus petite : fleuves, canaux et rigoles (10 mètres de large), conches (6 mètres environ), fossés (2 à 3 mètres) qui découpent l’espace parcelle par parcelle, donnant au Grand Site son aspect labyrinthique. Il en résulte aujourd’hui un paysage bocager complexe organisé en îlots où les parcelles sont limitées géométriquement par des conches ou des fossés. L’imbrication de la maille plantée des terrées, mottes, champs et communaux crée des variations dans le paysage et donne une impression de labyrinthe aux échelles se renouvelant à l’infini. Ces ambiances de couloirs d’eau sous la voûte des arbres a valu le nom reconnu aujourd’hui de Venise Verte à tout ce secteur du marais.

Une ambiance de labyrinthe végétal sur des chemins d'eaux complexes (source : PNR Marais poitevin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Une ambiance de labyrinthe végétal sur des chemins d’eaux complexes (source : PNR Marais poitevin)

Pour en savoir plus sur les paysages de bocage

Le marais desséché : une plaine cultivée ouverte

Digue (bot) et fossé (contre-bot) protégeant des crues le marais desséché (Champagné-les-Marais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Digue (bot) et fossé (contre-bot) protégeant des crues le marais desséché (Champagné-les-Marais)



Pris sur les terres submersibles du littoral, le paysage du marais desséché se structure dans une enceinte de digues appelées localement « bot » quand elle sépare le marais desséché du marais mouillé. Chaque parcelle cultivée, carrée ou rectangulaire, est entourée d’une digue qui la protège du retour de marée ou de l’inondation. Le bôt est doublé d’un fossé (contre-bot) drainant l’eau douce qui gorge le talus. Cette eau est collectée dans un canal collecteur qui est récupéré lui-même par de grands canaux de 15 à 20 mètres de large permettant d’évacuer ces eaux directement à la mer par un système de vannes et portes. Les bots constituent par ailleurs la trame de voies hors d’eau permettant d’accéder au marais. Ainsi découpé en grandes parcelles, le marais desséché compose une véritable mosaïque de champs cultivés à l’abri des inondations, ponctué par les îles calcaires habitées.

Paysage ouvert de grandes cultures drainées par les canaux et fossés (Champagné-les-Marais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysage ouvert de grandes cultures drainées par les canaux et fossés (Champagné-les-Marais)

Coupe de principe d'organisation des marais (Source ; PNR Marais poitevin © PIMP) en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe de principe d’organisation des marais (Source ; PNR Marais poitevin © PIMP)



Contrairement au marais mouillé, le paysage est là très ouvert et la taille des parcelles dépasse souvent les 4ha. Seules quelques lignes de tamaris le long de fossés ou lignes de haies champêtres ponctuent les panoramas sur cette plaine cultivée. Le bâti est peu présent sur ce secteur et s’égrène le long des principaux canaux. Il est souvent enchâssé dans un écran végétal (souvent de
conifères) qui le protège des vents. Seuls les grands silos et les clochers constituent des repères marquants dans ce paysage monotone.

Lignes de tamaris bordant les canaux, et, bosquets de peupliers et conifères protégeant les hameaux des vents (Champagné-les-Marais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Lignes de tamaris bordant les canaux, et, bosquets de peupliers et conifères protégeant les hameaux des vents (Champagné-les-Marais)



Les marais intermédiaires : un paysage hybridant les marais mouillés et desséchés
Le marais intermédiaire fait l’interface entre le marais mouillé et le Marais desséché. Il possède des caractères paysagers très proches du marais desséché : relief plat, paysage ouvert, structures d’assèchement telles que les digues, les pompes… Avec une prédominance des zones pâturées sur les cultures, il se différencie par la présence plus importante de haies au bord des canaux, Il peut être sujet à des crues occasionnelles car il conserve une relation amont avec des voies d’eau douce. En cela il se rapproche du fonctionnement du marais mouillé.

Ambiance de paysage semiouvert du marais intermédiaire au nord de Chaillé-les-Marais en grand format (nouvelle fenêtre)
Ambiance de paysage semiouvert du marais intermédiaire au nord de Chaillé-les-Marais



La Baie de l’Aiguillon : une introduction aux paysages littoraux
Au sud du Marais poitevin, les digues circonscrivent de manière rigoureuse les paysages plus sauvages de l’Anse de l’Aiguillon. Elles offrent un promontoire privilégié permettant d’embrasser d’un seul regard les vasières où s’arrêtent les oiseaux migrateurs et les mizottes : ces prairies à Puccinellie maritime (appelés localement "mizottes") sont fauchées l’été pour fournir un fourrage de qualité, recherché notamment pour sa teneur en iode et autres sels minéraux, très apprécié par le bétail. Le paysage est également ponctué du rythme des bouchots et des casiers des zones ostréicoles.

Port de l'Epine ouvrant sur la Baie de l'Aiguillon en grand format (nouvelle fenêtre)
Port de l’Epine ouvrant sur la Baie de l’Aiguillon

Mizottes en fond de Baie de l'Aiguillon depuis la digue des Prises (Champagné-les-Marais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Mizottes en fond de Baie de l’Aiguillon depuis la digue des Prises (Champagné-les-Marais)

L’habitat des anciennes îles et des franges de marais

Dans le marais, les villages se sont développés sur les coteaux des îlots calcaires (buttes témoins du jurassique) et sur les versants de rive du marais en transition avec la plaine du Bas-Poitou. Le positionnement offre souvent des belvédères et panoramas remarquables sur le marais. La présence de ports, de quais et de cales témoigne du lien privilégié qu’entretiennent ces bourgs avec l’eau, les canaux constituant les principales voies de communication.

Un bourg insulaire dans le marais desséché (Saint-Michel-sur-l'Herm) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un bourg insulaire dans le marais desséché (Saint-Michel-sur-l’Herm)



L’organisation des bâtiments est très caractéristique, graduée selon la distance au marais. Au sommet des coteaux, le clocher de l’église constitue un point de repère visible depuis les zones reculées du marais. Le Marais poitevin présente un patrimoine important d’églises romanes identitaires sur le secteur. Sur les anciennes îles, les voies d’eau conditionnent l’orientation du bâti. L’espace étant contraint, le cœur de bourg s’étage sur le coteau, délaissant souvent les hauts d’îlots en raison de leur trop grande exposition au vent.

Un bourg étagé sur un îlot calcaire : Chaillé-les-Marais en grand format (nouvelle fenêtre)
Un bourg étagé sur un îlot calcaire : Chaillé-les-Marais



L’étagement facilite l’ensoleillement des corps d’habitation. Le tissu urbain y est très resserré avec un front bâti à l’alignement. Les rues principales desservent les îles selon leur axe principal généralement Est/Ouest et de nombreuses venelles perpendiculaires offrent des dégagements ponctuels sur le paysage de marais.

Structure insulaire du bourg de L'Ile d'Elle : un bâti dense et étagé en relation au marais (source : CAUE 85) en grand format (nouvelle fenêtre)
Structure insulaire du bourg de L’Ile d’Elle : un bâti dense et étagé en relation au marais (source : CAUE 85)



Sur les bords de plaine, le modèle urbain est sensiblement différent avec un développement d’une façade urbaine sur les canaux et une structure plus étalée sur la plaine (cf carte ci-après). On distingue ainsi deux structures urbaines majoritairement représentées dans cette unité paysagère :

  • Les villages rues (Vix, Sainte Radegonde …)
  • Les villages groupés autour de leur église (Triaize, Corme-Ecluse, Damvis…)
Organisation du bourg, en rouge, en interface entre la plaine, en jaune, et le marais mouillé, en bleu (Damvix) en grand format (nouvelle fenêtre)
Organisation du bourg, en rouge, en interface entre la plaine, en jaune, et le marais mouillé, en bleu (Damvix)



A l’approche du marais, les corps d’habitation s’accompagnent de dépendances agencées le plus souvent à leur perpendiculaire. Ces dernières créent l’interface avec les espaces cultivés (jardins et marais) et coupent la course du vent, dans le marais desséché. Les jardins cultivés se situent de part et d’autre des canaux qui sont à l’interface des terres inondables et des terres habitables. Ils forment une fine bande d’espace cultivé entre le bâti et les espaces agricoles très ouverts au parcellaire plus large.

Structure jardinée de la frange du marais desséché (à gauche) et du marais mouillé (à droite - source : PNR Marais poitevin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Structure jardinée de la frange du marais desséché (à gauche) et du marais mouillé (à droite - source : PNR Marais poitevin)

Une architecture modeste adaptée aux conditions du marais

Hormis ces groupements denses très localisés, le marais ne présente que de très rares constructions isolées, parfois organisées de manière très linéaire le long des canaux. Leur présence est trahie par une concentration végétale importante, dense et ponctuelle : il s’agit de haies dont la vocation consiste moins à ménager des espaces d’intimité qu’à couper les habitations du vent. On distingue ainsi plusieurs types d’architecture dans le marais (détaillée dans la rubrique pour en savoir plus) :

  • La cabane du marais mouillé
  • La ferme maraîchine qui prend des formes différentes si elle est dans le marais mouillé ou dans le marais desséché
  • Les nouvelles constructions agricoles
  • La maison de bourg
  • La maison bourgeoise

Pour en savoir plus sur l’architecture du Marais Poitevin

Pour en savoir plus sur comment mieux construire et rénover dans le Marais Poitevin

Une trame viaire qui s’adapte à l’eau

Comme l’eau a été longtemps le moyen de déplacement privilégié dans le marais, la trame viaire terrestre est restée faiblement développée (quelques axes principaux, peu de routes communales, beaucoup de chemins difficilement praticables en hiver). Elle se structure souvent sur les bots et le long des canaux pour relier l’ensemble des îles du marais. En effet, les bots servaient de jonction entre les différents « casiers ». Ils étaient habités jusqu’au milieu du XXème, comme en témoignent encore quelques résidences. Ce maillage géométrique reste cependant très circonscrit à l’intérieur du marais et n’offre que peu de grandes liaisons transversales nord sud (l’Anse de l’Aiguillon et l’embouchure de la Sèvre constituant des obstacles naturels). Circuler dans le marais peut parfois donner l’impression d’emprunter un labyrinthe ouvert où l’on perd ses repères en empruntant des voies rectilignes qui ne cessent de se croiser dans une plaine sans fin.

Carte de Vouillé-les-Marais montrant la correspondance entre trame viaire et trame d'eau (source : scan 25 IGN) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de Vouillé-les-Marais montrant la correspondance entre trame viaire et trame d’eau (source : scan 25 IGN)



Par contre les liaisons vers la plaine du Bas-Poitou sont nombreuses. Il existe une réelle continuité physique, fonctionnelle et visuelle entre les deux paysages dont l’interface est matérialisée par la frange boisée et la trame hydraulique dense du marais mouillé. Il y a une réelle correspondance lisible par route et par voie d’eau entre les bourgs insulaires du marais et les bourgs de frange de la plaine.

Parallélisme des voies terrestres et voies d'eau dans le marais (Champagné-les-Marais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Parallélisme des voies terrestres et voies d’eau dans le marais (Champagné-les-Marais)

Une valorisation culturelle et patrimoniale concentrée

Ce secteur fait l’objet aujourd’hui de nombreuses protections et reconnaissance : outre la présence d’un parc naturel régional, le Marais poitevin fait l’objet d’une zone Natura 2000 et d’un site classé du Marais mouillé poitevin ; cette reconnaissance passe notamment par la prédominance de l’image de la Venise verte et du secteur est avec l’abbaye de Maillezais. Avec la mise en place de l’opération grand site ; des programmes de mise en valeur des bourgs, des canaux et des ports permettant d’investir le marais ont été réalisés en valorisant l’identité culturelle locale et bénéficiant de l’attractivité du littoral. Ces protections et cette attractivité reposent cependant sur l’image du marais mouillé qui reste le secteur le plus fragile compte tenu des dynamiques anthropiques (l’évolution des usages, enfrichement lié au recul de l’élevage) et naturelles (maladies sur les frênes) qui accélèrent sa mutation et risquent de modifier les paysages. La problématique de la gestion de la ressource en eaux, des besoins pour l’irrigation et des niveaux réglementaires de maintien de la nappe constitue un sujet sensible qui concourt également à l’évolution des marais.

Pour aller plus loin sur le patrimoine culturel et naturel

Patrimoine culturel :

Patrimoine naturel :