Les caractères des vallées du pays de Laval

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 28 décembre 2016)

Reflet d’une histoire géologique armoricaine complexe

Carte géologique de l'unité paysagère des vallées du pays de Laval en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte géologique de l’unité paysagère des vallées du pays de Laval



L’émergence de quelques crêtes gréseuses souvent boisées Au coeur du massif armoricain, cette unité paysagère s’appuie sur un socle primaire de grès, granites et schistes dans lequel de nombreuses failles, chevauchements et accidents tectoniques ont joué sans pour autant induire une direction paysagère forte ou répondre à un systématisme facilement identifiable. Les principales lignes de crête sont constituées par le Grès armoricain à l’image des barres rocheuses orientées du bois de Chatenay (Juvigné), ou de celles entre Clivoy et la vallée de la Mayenne (Château d’Orange), ces dernières se prolongeant vers l’Est en adoptant une direction plus ou moins est-ouest. En forêt de Mayenne (qui frange cette unité), l’ossature du relief est également dessinée par la formation du Grès armoricain, mais dans une direction sud-ouest / nord. Ces évènements se perçoivent localement au coeur de l’unité, ils sont surtout le fait de la formation gréseuse dévonienne de Gahard comme par exemple celle courant de La Baconnière à Bourgneuf-la-Forêt en passant par Saint-Ouën-des-Toits. D’autres exemples se voient de part et d’autre de la vallée de la Mayenne à la hauteur de Saint-Jean-sur-Mayenne.

Carte du relief de l'unité paysagère des vallées du pays de Laval en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief de l’unité paysagère des vallées du pays de Laval



Des matériaux utilisés dans la construction du bâti ancien Grès et granites ont donné leur couleur sombre et sobre au bâti rural ancien, dans une tonalité aux camaïeux de gris colorés. Ainsi, le bâti rural par ailleurs souvent entouré de végétal (haies bocagères, échappées de jardins, vergers…) s’il ponctue le paysage, reste discret, d’autant que les volumes dans cette unité sont plutôt modestes. La palette chromatique et texturale est complétée dans les bourgs par les calcaires bleus (calcaires carbonifères du socle primaire) et des enduits à la chaux parfois mis en œuvre.

Des couleurs sombres, en camaïeux de gris associant grès, schistes et granites en grand format (nouvelle fenêtre)
Des couleurs sombres, en camaïeux de gris associant grès, schistes et granites



Des matériaux exploités et leurs impacts dans le paysage L’exploitation des matériaux s’accompagne de structures imposantes modifiant complètement l’échelle du paysage tant dans les terrassements, que dans les structures de traitement. Les anciens fours à chaux ont imposé au XIXème siècle leurs volumes bâtis massifs en pierre, les logements ouvriers associés au même titre que les forges qui exploitaient le minerai de Fer. Leur caractère architectural est aujourd’hui préservé, reconnu, témoins d’une activité passée qui ne génère plus aucune nuisance et que la végétation remet en scène.

Four à Chaux et logements associés de Parnay-sur-Roc en grand format (nouvelle fenêtre)
Four à Chaux et logements associés de Parnay-sur-Roc



Ils laissent place aujourd’hui à des structures à l’architecture industrielle monumentale, surprenante dans le bocage voire « futuriste ». Ces exploitations s’accompagnent d’infrastructures souvent lourdes (voies ferrées, voiries), de terrils de gestion des déchets, et/ou de merlons de protections qui occultent toute vue.
En exemple, la carrière des Feux-Vilaine à Saint-Pierre-la-Cour, profonde de 120m, exploite des calcaires carbonifères pour la production de ciment (groupe Lafarge), avec des autorisations d’exploitation sur les trente prochaines années (jusqu’en 2038).

Création d'un paysage industriel monumental associant la carrière (site d'extraction) et la cimenterie (système d'exploitation) (Saint-Pierre-La-Cour) en grand format (nouvelle fenêtre)
Création d’un paysage industriel monumental associant la carrière (site d’extraction) et la cimenterie (système d’exploitation) (Saint-Pierre-La-Cour)

Un paysage d’eau

Un relief ondulé marqué par ses vallées
Le paysage des vallées du pays de Laval est vallonné. Il peut être caractérisé de pénéplaine du fait de ses ondulations douces et de ses nombreuses vallées évasées. Ce relief est principalement lié aux phénomènes orogéniques (formation des montagnes résultant des mouvements de l’écorce terrestre) qui ont bousculé le massif primaire. Le réseau hydrographique a lui aussi marqué ce relief, notamment la Mayenne et ses affluents. Ils empruntent parfois des vallées encaissées où les versants sont en pentes. Les hauts de crêtes gréseuses culminent autour de 200 m alors que le lit de la Mayenne s’est installé à moins de 35 m d’altitude sur la commune d’Entrammes. Le paysage est moutonné, s’appuie parfois sur un relief de modelé en creux ; l’appréhension du paysage est animée par de perpétuels changements d’échelles, de points de vue selon un principe d’alternance au rythme soutenu. Le plateau n’a pas l’espace pour « s’installer », les plans horizontaux sont particulièrement rares.

Lecture de la vallée de la Jouanne qui creuse et module dans des lignes souples et douces le plateau (Forcé) en grand format (nouvelle fenêtre)
Lecture de la vallée de la Jouanne qui creuse et module dans des lignes souples et douces le plateau (Forcé)



Un réseau hydrographique riche … une multitude de rivières et cours d’eau

Carte du réseau hydrographique de l'unité paysagère des vallées du pays de Laval en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du réseau hydrographique de l’unité paysagère des vallées du pays de Laval



La carte du réseau hydrographique souligne la densité du réseau de ruisseaux et rivières du bassin de la Mayenne. La Jouanne, l’Ernée, l’Oudon et les affluents de ces derniers irriguent le territoire et contribuent au moutonnement du relief. Les plateaux bocagers semi-ouverts alternent ainsi avec les fonds de vallées densément végétalisés, d’échelle intime, aux vues courtes où l’eau est mise en scène. Moulins, Forges, Ponts, châteaux sur les coteaux au cœur de leurs parcs arborés, écluses et chemin de halage le long de la Mayenne, … sont autant d’éléments de patrimoine qui animent et qualifient les paysages. Quelques prairies bocagères offrent une certaine épaisseur au fond de vallée, accueillent les troupeaux et sont parfois remplacées par des peupliers refermant le paysage. Les cours d’eau sont soulignés par une ripisylve fournie composée de saules, aulnes, frênes, peupliers.

Prairies bocagères de l'Ouette, dont le cours est souligné par une ripisylve d'aulnes et de saules en grand format (nouvelle fenêtre)
Prairies bocagères de l’Ouette, dont le cours est souligné par une ripisylve d’aulnes et de saules



Le nord-ouest de l’unité accueille la Vilaine qui prend sa source à Juvigné et s’écoule ensuite vers l’unité paysagère du plateau de Vitré (dans le département d’Ille et Vilaine. Atlas des paysages d’Ille et Vilaine, 2014).

Un réseau hydrographique riche… une multitude d’étangs et plans d’eau
Les cours des ruisseaux et rivières ont été aménagés pour créer des retenues d’eau et c’est une constance sur toute l’unité paysagère. « Ces nombreux plans d’eau furent construits dès le VIIème siècle en Mayenne grâce à l’importance du réseau hydrographique. C’est au Moyen Âge que l’on construit le plus d’étangs. La fonction première de ces étangs, également appelés pêcheries, n’était pas de fournir de l’énergie hydraulique mais de servir de réserve alimentaire. La plupart des étangs a aujourd’hui disparu. On estime qu’il y avait 25 fois plus d’étangs avant les assèchements modernes (XVIIIème et XIXème siècles) qu’aujourd’hui en Mayenne » (source État Initial de l’Environnement du SCoT des Pays de Laval et Loiron).
Ces évènements dans les vallons induisent des jeux d’horizontalité, de reflets et de mise en scène du patrimoine bâti. Ils ouvrent ponctuellement le paysage et induisent une « respiration » agréable dans le corridor des vallées. Ils mettent en scène ici un château qui s’y reflète, là une silhouette de bourg, là encore les coteaux verdoyants … leur valeur paysagère se traduit aujourd’hui outre leur valeur écologique par une valeur récréative, souvent bordés de chemins de promenade, d’espaces de pêches, d’accueil de camping…

Sur la Jouanne, plan d'eau d'Argentré, espace récréatif à proximité du bourg et sur le ruisseau des Petites Haies, Plan d'eau du château de Villiers (Site classé de la vallée des étangs de Launay-Villiers) en grand format (nouvelle fenêtre)
Sur la Jouanne, plan d’eau d’Argentré, espace récréatif à proximité du bourg et sur le ruisseau des Petites Haies, Plan d’eau du château de Villiers (Site classé de la vallée des étangs de Launay-Villiers)

Un paysage densément végétalisé, camaïeu de verts

Un paysage de bois
« Une ancienne et vaste forêt située aux confins des départements de la Mayenne à l’est, et de l’Ille-et-Vilaine à l’ouest, comprenait, du nord-est au sud-ouest : le bois de Misedon, le bois des Gravelles, le bois des Éffretais et la forêt du Pertre (35) » (source Éat Initial de l’Environnement du SCoT des Pays de Laval et Loiron). Outre ces grands massifs, l’unité paysagère des vallées du pays de Laval est animée de quelques petits bois et de la forêt de Concise, qui s’étend sur les communes de Saint-Berthevin et d’Ahuillé et représente avec une surface de 650 ha environ 7% des forêts du département. Ses limites actuelles datent du début du XVIIIe siècle. Elle est bordée à l’est par une ancienne voie de chemin de fer reliant Saint-Berthevin à Craon aujourd’hui désaffectée et transformée en chemin piétonnier.

Les essences forestières les plus présentes sont : le châtaignier, le chêne sessile, le bouleau et le hêtre, et parmi les résineux : le pin sylvestre, le pin noir et l’épicéa de sitka. La composition des massifs induit une diversité des ambiances au coeur de ces bois et forêts :

  • des forêts de feuillus (chênes, châtaigniers) avec des troncs élancés et un sous-bois généralement très entretenu, qui les valorise : tapis de feuilles, de graminées, de mousses, quelques fougères et arbrisseaux. Ces formations proposent une ambiance sombre et fraîche en été, lumineuse et graphique en hiver, une forte opacité de la lisière, mais une transparence à l’intérieur de la forêt.
Ambiance lumineuse du bois de Gondin composé de feuillus (Saint- Jean-de-Mayenne) en grand format (nouvelle fenêtre)
Ambiance lumineuse du bois de Gondin composé de feuillus (Saint- Jean-de-Mayenne)

  • des forêts de pins sur des tapis de fougères, de molinies ou encore sur un sous étage feuillus : rythme très graphique des troncs des pins sur un tapis alternativement vert, roux ou doré selon les saisons. Ces formations induisent une lumière constante, transparence (lisière et intérieur) et sont dominées par l’importance du graphisme des troncs en toute saison.
    Depuis l’extérieur, ces bois s’apparentent à des écrans visuels induisant des phénomènes d’épaulement, fermant l’horizon quand il est dégagé et orientant les vues. La force et l’impact de ses lisières est d’autant plus marquant que le paysage est ouvert, ce qui est variable sur cette unité du fait de l’importance du réseau bocager.
Impact de la lisière du bois de Misedon composé essentiellement de résineux : ligne dure, sombre et rythmé (Port-Brillet) en grand format (nouvelle fenêtre)
Impact de la lisière du bois de Misedon composé essentiellement de résineux : ligne dure, sombre et rythmé (Port-Brillet)



Les boisements de peupliers investissent aujourd’hui les fonds de vallées comme hauts de plateaux. Depuis les vues panoramiques, ils s’identifient par la ponctuation de leurs feuillages clairs, la rigueur de leurs plantations. Ils contribuent de plus au cloisonnement du paysage.

Peupleraie au coeur de la vallée des étangs de Launay-Villiers en grand format (nouvelle fenêtre)
Peupleraie au coeur de la vallée des étangs de Launay-Villiers



Un paysage de bocage
Le bocage est indéniablement un caractère identitaire de cette unité. La maille est certes variable, plus dense au nord-ouest, plus large et ouverte au sud et à l’est mais les haies sont dans l’ensemble peu dégradées et présentent souvent une strate intermédiaire d’arbustes ou arbrisseaux (Aubépine, Prunellier, Noisetier, Cornouiller sanguin, Alisier torminal, néflier) et arborée (Chêne pédonculé, Merisier, Frêne). Les haies sont parfois basses et continues avec quelques arbres mais aussi hautes avec émousses (vieil arbre creux dont le cœur et une partie de l’aubier ont disparu, offrant naturellement des abris que l’on ne peut soupçonner). Elles soulignent les pentes, créent des écrans successifs, dessinent le parcellaire et intègrent souvent le bâti rural.

Un registre bocager identitaire mais des variations dans la trame et la maille en grand format (nouvelle fenêtre)
Un registre bocager identitaire mais des variations dans la trame et la maille



Depuis les points hauts, les vues longues et dégagées semblent se poser sur le couvert arboré du bocage.

Un couvert arboré induit par le bocage dans une perception depuis les points hauts (La Baconnière) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un couvert arboré induit par le bocage dans une perception depuis les points hauts (La Baconnière)



Un paysage de prairies et de cultures
L’adéquation entre pratiques culturales et parcellaire bocager est particulièrement visible sur cette unité. Au nord, la maille est plus serrée et les prairies dominent nettement le paysage. Au sud et à l’est, le bocage est plus lâche, les grandes cultures s’imposent. Au printemps et en été, ce sont des camaïeux de verts qui se dévoilent dans la variété des cultures et qui contribuent au caractère verdoyant et foisonnant de cette unité.

S'adaptant à la configuration du bocage, prairies et cultures alternent et déclinent un camaïeu de verts en grand format (nouvelle fenêtre)
S’adaptant à la configuration du bocage, prairies et cultures alternent et déclinent un camaïeu de verts



La tradition du tissage du lin trouve encore échos aujourd’hui dans la culture de lin qui couvre de ses fleurs bleues quelques parcelles. Une tradition équestre trouve place dans ces prairies bocagères qui accueillent chevaux, centres équestres et hippodromes dans un cadre agréable. Ces cultures et activités spécialisées ponctuent et animent les paysages de leur registre
spécifique : couleurs, mobiliers et équipements …

Bleu éclatant du lin rappelant la tradition du tissage (Parné-sur-Roc) en grand format (nouvelle fenêtre)
Bleu éclatant du lin rappelant la tradition du tissage (Parné-sur-Roc)

Hippodrome en appui sur un bois (Saint-Pierre-La-Cour) en grand format (nouvelle fenêtre)
Hippodrome en appui sur un bois (Saint-Pierre-La-Cour)

Quelques chevaux au coeur d'une prairie bocagère (Saint-Hilaire-du-Maine) en grand format (nouvelle fenêtre)
Quelques chevaux au coeur d’une prairie bocagère (Saint-Hilaire-du-Maine)



Certaines parcelles sont aujourd’hui marquées par de grandes lignes de plastiques réfléchissantes utilisées pour la culture du maïs ; en fin de printemps leur impact visuel est très net et interpelle. Au loin, on ne peut s’empêcher de se demander si ce sont les filets protecteurs de l’arboriculture fruitière mais le graphisme des lignes n’est pas toujours régulier et parallèle, et une vision plus rapprochée dément rapidement.

Lignes de plastique pour la culture du maïs : impact visuel lointain du fait du caractère réfléchissant (Loiron) en grand format (nouvelle fenêtre)
Lignes de plastique pour la culture du maïs : impact visuel lointain du fait du caractère réfléchissant (Loiron)



Les vergers quant à eux sont très rares. De vieux sujets accompagnent encore quelques fermes, mais l’activité n’est pas développée et reste presque vouée à une consommation familiale.

Un patrimoine devenu anecdotique : Vieux vergers en appui sur le Bois de Gondin (Montflours) et accompagnant une ferme (Andouillé) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un patrimoine devenu anecdotique : Vieux vergers en appui sur le Bois de Gondin (Montflours) et accompagnant une ferme (Andouillé)

Alternance, dynamisme visuel mais peu de points de repères

Alternance physique et dynamisme visuel
La succession des moutonnements du relief induit une alternance entre creux de vallons et lignes de crêtes. Sur ces points hauts, des vues longues et dégagées donnent une forte impression de couvert arborée du bocage (même si la densité des haies exprime des variations sur l’unité). Cela induit une impression de couvert boisé. Les cœurs de vallons proposent quant à eux une échelle de perception intime, des vues plus courtes. Cependant, si quelques clochers s’identifient au loin, l’unité compte peu de points de repère majeurs. Ces alternances de perceptions mettent surtout en évidence la force des paysages d’eau et de la végétation forestière et bocagère qui dominent.

Alternance entre le creux du vallon végétalisé aux ambiances plus fermées et les vues plus ouvertes depuis les hauteurs (Bourgon) en grand format (nouvelle fenêtre)
Alternance entre le creux du vallon végétalisé aux ambiances plus fermées et les vues plus ouvertes depuis les hauteurs (Bourgon)



Ponctuation et animation discrète du bâti rural
Les volumes simples, les tonalités sombres dues à l’utilisation des matériaux locaux grès, schistes et calcaires bleus avec parfois des enduits à la chaux, les toitures en ardoises, l’accompagnement végétal des petits vergers, jardins et haies bocagères limitent la perception du bâti. La dispersion du bâti est caractéristique de ce paysage de bocage. De plus près, les ensembles se dévoilent et révèlent une architecture simple, agrémentée de petits bâtiments annexes. La forme habituelle est la longère, parfois complétée par une ou deux annexes dessinant une cour en L ou en U.

Illustration des typologies différentes de corps de ferme qui pour certains évoluent en résidence de tiers sous la pression de l'agglomération lavalloise. en grand format (nouvelle fenêtre)
Illustration des typologies différentes de corps de ferme qui pour certains évoluent en résidence de tiers sous la pression de l’agglomération lavalloise.



Les principaux éléments ponctuels du patrimoine rural sont (source : Atlas des paysages de la Mayenne, 1999) :

  • Le four à pain : En règle générale, il est adossé à la face arrière ou latérale de la maison, couplé avec une cheminée intérieure. Essentiellement cylindrique, en briques et maçonnerie de moellons, il est recouvert d’une toiture schisteuse ou de tuiles. Il peut aussi être totalement séparé de la maison et constituer une entité spécifique.
  • Le pigeonnier : Il se présente sous la forme d’une tourelle coiffée d’une toiture conique. Il peut avoir 2 étages. Parfois le pigeonnier est compris dans la maison elle-même : les caractéristiques résident dans les petites ouvertures couplées et dans les pierres plates débordantes en pignon.
  • Le hangar (loge) : Il constitue l’un des côtés de la cour. Il était autrefois recouvert de chaume. Il est soit à murs ouverts, soit fermé sur 3 côtés par des grandes planches de bois (essentages) posées horizontalement en se chevauchant.
  • Le puits : L’architecture du puits varie avec la profondeur de la nappe d’eau souterraine. Lorsqu’elle est superficielle, c’est le pompage à contrepoids qui prédomine. Quand la nappe est difficile à atteindre, c’est le pompage à manivelle, le puits à treuil.
Typologie bâtie de la Mayenne – secteur du bassin de Laval (source : CAUE de Mayenne) en grand format (nouvelle fenêtre)
Typologie bâtie de la Mayenne – secteur du bassin de Laval (source : CAUE de Mayenne)



Nombre de ces fermes ont été détournées de leur usage originel et sont restaurées et habitées, permettant ainsi une préservation de ce patrimoine vernaculaire, notamment à proximité de l’agglomération lavalloise.
Les fermes en activité aujourd’hui sont entourées de nouveaux bâtiments aux volumes encore plus imposants et qui tranchent souvent dans leur implantation, leurs couleurs (dans cette unité, le vert domine dans les bardages) et textures (métalliques). Du fait des moutonnements constants du relief, les implantations des gros volumes nécessitent parfois de lourds terrassements. Le développement des grandes cultures s’accompagne aussi de l’implantation de structures adaptées à leur traitement (silos par exemple)

Développement de nouvelles structures agricoles impactant les paysages et soulignant l'importance de l'activité agricole en grand format (nouvelle fenêtre)
Développement de nouvelles structures agricoles impactant les paysages et soulignant l’importance de l’activité agricole



Des bourgs discrets
Les bourgs se découvrent souvent au détour d’un virage, à l’approche d’une vallée. Majoritairement implantés sur le coteau à mi-pente, les bourgs tissent toujours une relation étroite aux cours d’eau. « Selon la localisation, on distingue 3 types de bourgs ; le bourg de coteau (exemple : Port-Brillet), le bourg de crête et le bourg de fond de vallée (exemple : St Pierre-la-cour). Ces bourgs se sont développés selon deux organisations : concentrique (autour de l’église) et linéaire (le long d’une voie de communication). Les bourgs concentriques (exemple : Port-Brillet) mettent en relief l’importance du cœur de bourg avec l’église et la mairie alors que les bourgs rues (exemple : Louverné) expriment l’importance des voies de communication et de l’activité commerciale associée. Dans les deux cas, les maisons sont en ordre continu en limite de voie, et construites sur des parcelles étroites et profondes. Dans le centre, les pignons sont mitoyens, ce qui fait de la rue un espace clos. En périphérie, les maisons sont plus discontinues. De plus, les densités sont généralement faibles hormis pour les bourgs sur piton comme Saint-Jean-sur-Mayenne ». (Source État initial de l’environnement du SCoT des pays de Laval et de Loiron)
Les centres-bourgs de première couronne de Laval sont actuellement en mutation avec des projets de renouvellement urbain (Changé, Bonchamp-lès-Laval, Louverné), qui laissent la place à une architecture contemporaine renouvelant le statut et l’identité des bourgs.

Une trame bocagère qui participe à la mise en scène du bourg et intègre les extensions urbaines en grand format (nouvelle fenêtre)
Une trame bocagère qui participe à la mise en scène du bourg et intègre les extensions urbaines



Les bourgs sont, notamment pour ceux à proximité de l’agglomération lavalloise soumis à une forte pression urbaine et se sont développés en prenant appui sur la maille bocagère. Ils déclinent ainsi un concept de « bocage urbain » qui assure un cadre de vie verdoyant et une relativement bonne intégration des extensions. Si le développement de ces bourgs constitue un caractère identitaire de l’unité paysagère, il est développé dans la partie dynamique

Si les extensions du bourg sont conséquentes et s'étalent sur le plateau ondulé, la trame bocagère crée des premiers plans qui constituent un équilibre entre végétal et bâti harmonieux (Parné-sur-Roc) en grand format (nouvelle fenêtre)
Si les extensions du bourg sont conséquentes et s’étalent sur le plateau ondulé, la trame bocagère crée des premiers plans qui constituent un équilibre entre végétal et bâti harmonieux (Parné-sur-Roc)



Discrétions des châteaux au cœur de leurs parcs arborés
Ils sont nombreux, dispersés sur l’ensemble de l’unité, peut-être un peu plus à proximité des vallées… mais ils se cachent. Ils se repèrent grâce à la silhouette caractéristique des grands conifères de leurs parcs, aux grandes allées bordées d’arbres qui mènent à eux mais les édifices ne s’exposent que rarement, toitures, cheminées se devinent parfois, une façade apparait subrepticement dans une fenêtre végétale, ou à l’occasion d’une ouverture dans la vallée. Ils animent donc le paysage pour qui sait les deviner !

Quelques rares édifices se devinent au travers de la trame arborée comme le château de Clivoy sur la commune de Chailland aperçu sur la route qui mène d'Andouillé à La Baconnière en grand format (nouvelle fenêtre)
Quelques rares édifices se devinent au travers de la trame arborée comme le château de Clivoy sur la commune de Chailland aperçu sur la route qui mène d’Andouillé à La Baconnière

Des infrastructures majeures impactant le paysage

Le cœur de la Mayenne est un axe de desserte historique, économique entre Rennes et le Mans. Il accueille de fait, un réseau dense d’infrastructures qui se succèdent selon des lignes plus ou moins parallèles, affichant une direction est-ouest : développement du réseau viaire autour de la RD 57, de l’autoroute A81, du réseau ferré (voie ferrée Paris – Brest). Ce réseau est complété par les départementales structurantes en étoile depuis Laval, le doublement de deux fois deux voies au nord de Louverné par exemple. Ces axes sont recherchés pour la valorisation de leurs vitrines, accueillent activités et industries, et sont confortés par le réseau électrique qui se densifie à l’approche de l’agglomération lavalloise. Le chantier de la ligne ferrée LGV en cours de réalisation marque le paysage de brèches profondes qui s’estomperont avec le temps. Si ces infrastructures constituent des caractères identitaires de l’unité paysagère, elles sont développées dans la partie dynamique.

Multiplication des infrastructures, une nouvelle deux fois deux voies (RN 162) double l'ancienne RD 901 au profil déjà large, suivies par une ligne haute tension (Louverné) en grand format (nouvelle fenêtre)
Multiplication des infrastructures, une nouvelle deux fois deux voies (RN 162) double l’ancienne RD 901 au profil déjà large, suivies par une ligne haute tension (Louverné)

Pour aller plus loin sur le patrimoine culturel et naturel

Patrimoine culturel :

Patrimoine naturel :

Sources bibliographiques

- CERESA, Atelier TRIGONE. Atlas des paysages de la Mayenne. 4 tomes. DIREN Pays-de-la-Loire, DDE Mayenne, 1999.
- La Vallée des étangs de Launay-Villiers – Richesse de la Mayenne (brochure réalisée dans le cadre du classement du site)
- Les Cahiers du Conservatoire. La vallée de la Mayenne, un territoire en projet. Rencontres Conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents, 2002.
- Pays de Loiron. La Charte Urbanistique et Paysagère. 2008.
- Pays de Laval et de Loiron. Schéma de Cohérence territorial. 2014
- LE GALL J., VERNHET Y., LACQUEMENT F., GAUQUELIN J.-L., ROBERT A., COCHERIE A., NAVEAU J. Notice explicative de la carte géologique France (1/50 000), feuille Laval (319). Orléans : BRGM. 2011.
- LE GALL J., GIGOT P., SAVATON P., LACQUEMENT F., POPRAWSKY Y., VERNHET Y. Carte géologique. (1/50 000), feuille Laval (319). Orléans : BRGM. 2011.